Le sentiment d’auto-efficacité dans l’utilisation des outils et environnements d’apprentissage

Article

Arpaci, Ibrahim. (2017). The role of self-efficacy in predicting use of distance education tools and learning management systems. The Turkish online journal of distance education18(1). 52-62.

 

Résumé

Distance education is “a planned learning that normally occurs in a different place from teaching and requires special instructional techniques, special techniques of course design, special methods of communication via technology, and special organizational and administrative arrangements”.

- Moore et Kearsley, 1996. Dans Aparci, 2017, p. 52.

 

Le présent compte-rendu expose la démarche et les résultats obtenus dans le cadre de la recherche d’Ibrahim Arpaci, The role of self-efficacy in predicting use of distance education tools and learning management systems, paru en 2017. Cette étude porte sur le rôle du sentiment d’auto-efficacité chez des étudiants et leur propension à utiliser les outils et environnements liés à la formation à distance.

 

Définition

Le sentiment d’auto-efficacité

Le sentiment d’auto-efficacité est un concept-clé dans la théorie socio-cognitive et réfère à « l’auto-évaluation que se fait une personne de sa propre capacité à effectuer l’ensemble des tâches requises pour atteindre avec succès un objectif quelconque ». (Traduction libre. Bandura, 1977, 1997. Dans Aparci, 2017, p. 53).

La mesure du sentiment d’auto-efficacité est un concept utile pour prédire la persistance, la réaction affective et l’effort dans l’apprentissage (Zimmerman, 2000. Dans Aparci, 2017, p. 53).


Les hypothèses de cette recherche se rapportent au modèle d’acceptation de la technologie (Technology Acceptance Model - TAM) développé par Davis (1989) dont la figure suivante rend compte.L’étude d’Aparci consistait à sonder les étudiants sur des outils souvent utilisés dans l’apprentissage à distance : des outils de saisie d’écran (tels que Camtasia et Captivate) pour des démonstrations, simulations, questionnaires; des outils d’auto-édition (tels que iSpring ou Articulate Studio) pour des questionnaires interactifs, narrations audio ou vidéo, saisies d’écran; des environnements d’apprentissage (tels que Moodle, Sakai, Edmondo, Docebo) qui intègrent différentes ressources et outils de collaboration, puis des salles de classe virtuelles (telles que BigBlueButton, Adobe Connect, Perculus) qui permettent une interaction en direct avec le groupe, ou un visionnement en différé de la séance.

Figure 1

Figure 1. Les hypothèses de recherche basées sur le modèle d’acceptation de la technologie (traduction libre)

 

Résultats

L’étude a démontré qu’il existe un lien significatif entre les hypothèses énoncées dans le modèle adapté du modèle d’acceptation de la technologie.

  1. Le sentiment d’auto-efficacité a un impact positif sur la perception de la facilité à utiliser l’outil.
  2. La perception de la facilité à utiliser l’outil a un impact positif sur l’attitude envers son utilisation.
  3. La perception de la facilité à utiliser l’outil a un impact sur la perception de son utilité.
  4. La perception de l’utilité de l’outil a un impact sur l’attitude de l’étudiant envers l’utilisation de l’outil.
  5. L’attitude de l’étudiant a un impact sur ses intentions à utiliser l’outil.
  6. Les intentions de l’étudiant ont un impact positif sur l’utilisation réelle de l’outil.

Ainsi, le sentiment d’auto-efficacité est directement lié à la perception de la facilité à utiliser et indirectement lié à l’attitude et à l’utilisation réelle qui sera faite de l’outil.

La perception de l’utilité d’un outil a un impact significatif sur les attitudes ; cela s’est notamment manifesté par le fait que les étudiants considèrent les outils et environnements d’apprentissage comme étant utiles dans leurs tâches. Qui plus est, les étudiants estiment que les outils et environnements qui leur ont été présentés permettraient d’accroître leur productivité, effectivité et performance. Les étudiants croient également que ces outils pourraient faciliter leur tâche et qu’il est facile de devenir compétent à les utiliser.

 

Méthodologie

124 étudiants provenant d’une majeure en informatique et technologie éducative (traduction libre) d’une université turque. Les étudiants ne possédaient que très peu de connaissances sur les outils et systèmes utilisés en formation à distance.

Le même questionnaire papier à choix multiples a été utilisé comme pré-test et post-test. Ce dernier a été administré en classe après une série de cours sur la formation à distance et les outils qui peuvent en faire partie. L’aisance, le sentiment d’utilité, les attitudes et les intentions comportementales ont notamment fait l’objet du questionnaire. Un sondage en ligne a été également administré après le post-test.

Références

Arpaci, Ibrahim. (2017). The role of self-efficacy in predicting use of distance education tools and learning management systems. The Turkish online journal of distance education18(1). 52-62.

Davis, F. D. (1989). Perceived usefulness, perceived ease of use, and user acceptance of information technology. MIS Quarterly13(3), 319-340.

Notice biographique

Sophie Beaupré est spécialiste en sciences de l’éducation à l’Université TÉLUQ. Elle cumule plus d’une quinzaine d’années d’expérience dans le milieu de l’éducation. En 2014, elle reçoit un certificat d’excellence de l’Université TÉLUQ pour ses résultats obtenus en technologie éducative. Elle est co-auteure du Guide de conception et d’utilisation du manuel numérique universitaire (PUQ, 2013). Elle a collaboré au développement de cours universitaires s’étant vu décerner un prix (Prix de la ministre pour « Stratégie d’entreprise », TÉLUQ, 2011) et une reconnaissance (mention de l’Infothèque de l’Agence universitaire de la Francophonie pour « Travail intellectuel en philosophie », UQAM, 2005). Elle participe aux Lectures choisies du site Pédagogie universitaire depuis 2015.