Résumé

Cette conférence va porter sur l’adaptation de l’enseignement universitaire aux défis et réalités de la diversité ethnoculturelle. Pour ce faire, il s’agira :

1. De rappeler la diversité des disciplines universitaires et de distinguer l’enseignement sur, par ou pour la diversité ethnoculturelle, qui renvoient à des défis d’ordre cognitif, affectif (attitudes) ou comportemental (transformation) qui sont différents pour les formateurs. En effet, aborder des contenus spécifiques sur les enjeux de la diversité dans son cours implique une maîtrise de connaissances spécifiques (sur l’immigration, les rapports ethniques, les lois, les droits, etc.) et ne signifie pas qu’on tienne compte de la diversité des expériences et des points de vue des étudiants de toutes origines dans notre classe comme ressources pour les apprentissages  ̶  ou pour répondre à leurs besoins en ajustant sa pratique - ni que l’on amène les étudiants à développer un regard réflexif et critique sur soi, sur l’autre et sur la société pour agir dans le respect du pluralisme et des droits.  De plus, la place qu’occupent les contenus sur la diversité et les rapports ethniques est très variable d’une discipline à l’autre, d’une université à l’autre, et peu de « portraits » existent à cet égard.
2. De réfléchir sur les compétences interculturelles et inclusives transversales : existe-t-il des savoirs, savoir-faire et savoir-être essentiels et communs à tous les formateurs universitaires? À partir d’une revue de littérature internationale, nous relèverons des convergences quant aux dimensions normatives, instrumentales, situationnelles, relationnelles, éthiques et critiques des compétences des formateurs pour adapter ses propres attitudes, comportements et pratiques.
3. De relever quelques défis, actions et pistes pédagogiques pour les enseignants universitaires visant deux objectifs :
   1. Tenir compte des réalités, expériences et besoins des étudiants pour agir avec équité, dans les limites du respect des droits, des valeurs démocratiques et de la socialisation commune.
   2. Tenir compte des situations relationnelles et des enjeux liés au vivre-ensemble dans une société démocratique, pluraliste, d’égalité et de droits.

À cet égard, il s’avère pertinent de comparer les perceptions des formateurs avec celles des étudiants issus de l’immigration et de souligner les situations les plus fréquentes recensées en milieu universitaire, liées à ces deux objectifs, telles que : le retour aux études et la non-reconnaissance des acquis ; le stress et l’anxiété liés à la migration et à l’adaptation ; la faible maîtrise de la langue ; l’adaptation aux méthodes de travail ; l’absence de repères culturels sur le fonctionnement des institutions et les cultures organisationnelles, le plagiat, les biais culturels dans les évaluations, les demandes d’accommodements raisonnables, la discrimination directe ou indirecte, les conflits de valeurs (égalité et équité), les difficultés de placement en stage dans les secteurs professionnels (droit, travail social, éducation, santé, gestion et autres). Plusieurs exemples de cas réels et de pratiques pédagogiques seront présentés.