Regard sur l’apprentissage autonome des étudiants

Article

Hockings, C., Thomas, L., Ottaway, J. et Jones, R. (2018). Independent learning – what we do when you’re not there. Teaching in Higher Education, 23(2), 145-161. https://doi.org/10.1080/13562517.2017.1332031

Résumé 

L’étude relatée dans cet article porte sur l’apprentissage autonome chez les étudiants universitaires. Bien que les pratiques de ce mode d’apprentissage soient assez variées, la définition retenue dans l’article propose que l’apprentissage autonome est le fait d’assumer la responsabilité de son apprentissage, de définir ses propres objectifs, de choisir quoi et quand apprendre, d’observer sa progression, de développer des habiletés de questionnement et d’évaluation critique et de refléter ce qui a été appris dans le contexte du programme d’études tout en ayant le soutien de l’établissement.

Les données ont été recueillies auprès de 126 étudiants de disciplines variées au moyen de journaux d’apprentissage et d’entrevues semi-structurées menées par une équipe d’étudiants co-chercheurs également de diverses disciplines. L’article reprend les questions centrales de l’étude : Comment les étudiants comprennent et abordent l’apprentissage autonome? Comment les étudiants expérimentent l’apprentissage autonome? Qu’est-ce qui pourrait, selon eux, les aider à devenir des apprenants autonomes plus efficaces dans leur discipline?

Deux principaux constats émergent de la recherche : les participants utilisent un mélange de stratégies d’apprentissage en surface ou en profondeur lorsqu’ils sont en situation d’apprentissage autonome, selon la perception qu’ils ont de la tâche et de son intention. De plus, il semble que les pairs jouent un rôle important par rapport à l’apprentissage aussi bien comme soutien moral qu’à titre de guide ou de donneur de conseils en apprentissage autonome.

Appréciation et utilisation potentielle 

Cet article nous semble intéressant entre autres parce qu’il propose, à la lumière des résultats, que  les enseignants universitaires puissent jouer un rôle de guide dans l’apprentissage autonome des étudiants.

Plusieurs commentaires d’étudiants de cette étude indiquent que, surtout au début de leurs études universitaires, ceux-ci se sentaient perdus et plutôt incertains de la manière dont ils devaient utiliser ce temps d’apprentissage autonome. Un certain guidage, par les pairs ou par les enseignants, s’avère par conséquent nécessaire.

Par ailleurs, l’article propose quelques pistes de réflexion autour de la collaboration entre pairs en contexte d’apprentissage autonome. De plus, les chercheurs rappellent la nécessité d’offrir aux étudiants des défis qui requièrent l’utilisation de stratégies d’apprentissage en profondeur : leur temps d’apprentissage autonome devrait alors être consacré davantage à la définition de leurs propres objectifs d’apprentissage, au choix des contenus à apprendre, à la régulation de leurs apprentissages et au développement de leur esprit critique.

Notice biographique

Notice-bio_C.LeblancAprès plusieurs années d’enseignement, Céline Leblanc a entrepris une carrière de conseillère pédagogique en technologie éducative à l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR) où elle travaille depuis 2008. Dans le cadre de ses fonctions, elle s’intéresse particulièrement à la pédagogie en enseignement supérieur en présentiel. Entre autres, elle coordonne le programme de mentorat entre enseignants et les activités pédagogiques et technopédagogiques offertes à l’UQTR, elle collabore à la communauté de pratique en pédagogie universitaire ainsi qu’à la formation des nouveaux professeurs et des nouveaux chargés de cours de son établissement. Elle est membre du GRIIP depuis 2008 et elle participe aux Lectures choisies, au comité éditorial du Tableau, au comité des Webinaires du GRIIP et a contribué au développement des modules d’autoformation « Enseigner à l’université ».