Pistes d'intervention pour les enseignants et les institutions afin de diminuer le stress et améliorer la santé des doctorants

Article

Haag, P., Shankland, R., Osin, E., Boujut, É., Cazalis, F., Bruno, A.-S.,...Gay, M.-C. (2018). Stress perçu et santé physique des doctorants dans les universités françaises. Pratiques Psychologiques, 24(1), 1‑20. https://doi.org/10.1016/j.prps.2017.04.005

Résumé 

L’article présente dans un premier temps, les répercussions du stress sur la santé des étudiants dans l’enseignement supérieur et en particulier pour les doctorants Par la suite, les auteurs présentent les résultats de leur étude voulant mesurer les effets de différentes variables (sexe, âge, filière, satisfaction liée à l’encadrement, activité physique et sommeil) sur le stress perçu et la santé des doctorants. L’étude fut réalisée auprès de 2097 étudiants-doctorants de diverses disciplines de plusieurs universités françaises.

C’est le modèle transactionnel, intégratif et multifactoriel de Bruchon-Schweitzer (2002) qui a servi de cadre théorique pour aborder la question de la santé des doctorants.  En résumé, les prédicteurs significatifs à la fois du stress et des symptômes somatiques sont le sexe, l’âge, et la durée des études (p. 9). On y apprend que les femmes, les étudiants les plus âgés et ceux dont la thèse dure plus longtemps ont :

  • un niveau de stress plus élevé ;
  • présentent plus de symptômes somatiques.

 

Les doctorants insatisfaits de l’encadrement de leur directeur de recherche présentent quant à eux :

  • un niveau plus élevé de stress ;
  • plus de symptômes somatiques ;
  • une qualité de leur sommeil moins bonne (p. 10).

 

Les étudiants de la filière scientifique sont ceux qui ont les niveaux de stress les moins élevés en comparaison des autres filières (p. 11).

De plus, il est intéressant de noter que les symptômes somatiques diminuent significativement après une pratique sportive supérieure à trois heures par semaine (p. 10).

Appréciation et utilisation potentielle 

Malgré le fait que l’étude soit réalisée en France, il y a lieu de présumer que le stress qu’engendre la production d’une thèse est tout aussi présent dans la population étudiante nord-américaine. Il est intéressant pour les enseignants de connaître les variables qui influencent le niveau de stress perçu et les symptômes somatiques afin de pouvoir mieux identifier les étudiants à risque, les périodes plus délicates et enfin réaliser à quel point la relation d’encadrement peut également être un prédicteur de stress.

Les résultats de cette étude indiquent également que les institutions d’enseignement devraient, dès le début des cursus d’études, mener des interventions concrètes visant à promouvoir le bien-être physique et mental de cette population étudiante. Plusieurs pistes sont abordées : démarches psychoéducatives, campagnes de sensibilisation, programmes d’activités physiques et pratiques de pleine conscience. Il serait intéressant de poursuivre d’autres études afin d’identifier quelle pratiques institutionnelles ou d’encadrement seraient les plus efficaces pour diminuer l’effet négatif du stress et ainsi avoir un impact positif pour la  réussite des doctorants.

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