L’apprentissage et l’évaluation sans notes : ce qu’en disent les étudiants

Article

McMorran, C., Ragupathi, R. et Luo, S. (2017). Assessment and learning without grades? Motivations and concerns with implementing gradeless learning in higher education. Assessment & Evaluation in Higher Education, 42(3), 361-377. https://doi.org/10.1080/02602938.2015.1114584

Résumé 

Article qui relate les résultats d’un questionnaire administré à des étudiants concernant l’implantation d’une politique d’apprentissage et d’évaluation sans notes (cotes ou chiffres) dans une grande université d’Asie. Les nouveaux étudiants de la National University of Singapore (NUS) ont la possibilité d’obtenir des résultats de type succès/échec ou crédit obtenu ou non obtenu lors du premier trimestre de leur première année d’université. Ces énoncés n’ont pas d’impact sur la moyenne de leurs résultats qui seront cumulés lors des trimestres subséquents.

Les objectifs poursuivis par la NUS par l’implantation de cette politique étaient principalement de réduire le stress chez les étudiants, de les aider à s’intégrer à la vie universitaire et de favoriser la motivation à apprendre pour le plaisir d’apprendre et non pour obtenir de bons résultats.

L’étude s’appuie sur les résultats d’un questionnaire rempli par 1207 étudiants dont 57 % en étaient à leur première année d’université. À la NUS en 2014, 7400 étudiants de première année étaient éligibles au système sans notes à leur entrée à l’université. Les réponses colligées ont permis d’établir les forces et les faiblesses perçues par les étudiants vis-à-vis de la politique de l’université. Brièvement, les répondants ont identifié comme avantages potentiels la diminution du stress lié à l’évaluation, l’opportunité de prendre des risques dans leurs choix de cours, le maintien d’une moyenne cumulative satisfaisante et une occasion de s’adapter à la vie universitaire. Les désavantages présupposés identifiés sont un manque d’engagement dans les études, certains problèmes de fonctionnement du système académique, notamment sur le plan des choix de cours, ainsi qu’une certaine confusion autour de la politique.

Appréciation et utilisation potentielle 

Le sujet de l’article a retenu notre attention. Les universités qui promeuvent et mettent en place un système d’évaluation sans notes sont peu nombreuses et, bien que l’idée soit des plus intéressantes, il n’est pas évident de savoir comment mener de l’avant de telles initiatives alors que tout semble concourir à l’aboutissement des activités d’évaluation en notes ou en cotes. Certaines pratiques sont sommairement décrites dans cet article dont celle mise en place par la NUS, c’est-à-dire la possibilité que soient inscrites les mentions succès ou échec aux cours suivis par les étudiants lors du premier trimestre de leur première année.

Entre outre, il est question dans cette étude du point de vue d’étudiants vis-à-vis d’une telle politique et de leur perception de ses forces et ses faiblesses avant qu’ils aient expérimenté le système. Cet angle nous paraissait intéressant.

Notice biographique

Notice-bio_C.LeblancAprès plusieurs années d’enseignement, Céline Leblanc a entrepris une carrière de conseillère pédagogique en technologie éducative à l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR) où elle travaille depuis 2008. Dans le cadre de ses fonctions, elle s’intéresse particulièrement à la pédagogie en enseignement supérieur en présentiel. Entre autres, elle coordonne le programme de mentorat entre enseignants et les activités pédagogiques et technopédagogiques offertes à l’UQTR, elle collabore à la communauté de pratique en pédagogie universitaire ainsi qu’à la formation des nouveaux professeurs et des nouveaux chargés de cours de son établissement. Elle est membre du GRIIP depuis 2008 et elle participe aux Lectures choisies, au comité éditorial du Tableau, au comité des Webinaires du GRIIP et a contribué au développement des modules d’autoformation « Enseigner à l’université ».