Article
De Ketele, J.-M. (2014). L’accompagnement des étudiants dans l’enseignement supérieur : une tentative de modélisation. Recherche et formation, 77, 73-85. https://doi.org/10.4000/rechercheformation.2321
Résumé
Le résumé est issu de l’article L’accompagnement des étudiants dans l’enseignement supérieur : une tentative de modélisation de Jean-Marie De Ketele, paru en 2014. On y traite d’accompagnement pédagogique, un concept en émergence dans les universités étant donné la mutation du rôle de l’enseignant due aux nouveaux dispositifs mis en place, comme les classes inversées, l’enseignement à distance, etc. En effet, ces nouveaux dispositifs amènent l’enseignant à occuper un rôle plus axé sur l’accompagnement des étudiants que sur la transmission des savoirs. L’objectif de l’auteur est de montrer qu’il existe différents types d’accompagnement et que ceux-ci varient en fonction d’un référentiel qu’il propose. Ce référentiel prend en compte les objets d’enseignement/apprentissage et les préoccupations de l’accompagnant. Les objets d’enseignement/apprentissage sont placés sur un continuum allant de « déjà fixé » à « ouvert » et les préoccupations de l’accompagnement se trouvent sur un continuum allant de « déjà là » à « nouveau ». Les quatre fonctions de l’accompagnement qu’il identifie sont : remettre dans le chemin, faire découvrir un nouveau chemin, faire découvrir un chemin oublié ou non reconnu et s’aventurer ensemble dans de nouveaux chemins. La figure suivante illustre ces formes d’accompagnement.
La première fonction de l’accompagnement, soit ramener dans le chemin, permet à l’enseignant d’accompagner un étudiant qui n’a pas compris une partie de la matière. Celui-ci a un manque à combler et l’accompagnateur est là pour l’aider à le combler. Les objets sont donc fixés et aucune situation nouvelle n’est présentée à l’accompagné. On associe souvent ce type d’accompagnement au « monitorat » ou au « tutorat ».
On rencontre la deuxième fonction, soit faire découvrir un nouveau chemin, lorsque l’enseignant est à la disposition de l’étudiant qui fait face à un nouveau problème ou qui doit réaliser un projet. Dans ce cas-ci, le référentiel est « fixé », mais plus ouvert que dans la fonction précédente et l’accompagnateur souhaite faire vivre du « nouveau » à l’accompagné. On l’associe souvent au « coaching ».
La troisième fonction, soit faire découvrir un chemin oublié ou non reconnu, permet d’aider un étudiant qui cerne mal ses difficultés ou qui éprouve des difficultés à s’organiser et à exploiter des ressources. L’accompagné n’est pas en mesure de clarifier son besoin seul et espère que l’accompagnateur pourra cibler son besoin et lui proposer des solutions. Le référentiel est « ouvert », la préoccupation est de partir de ce qui est « déjà là », mais non exploité et non reconnu. On l’associe souvent au « mentorat ».
La quatrième fonction, soit s’aventurer ensemble dans de nouveaux chemins, permet d’approfondir un thème. L’accompagné désire travailler quelque chose de nouveau et l’accompagnateur s’engage dans la réalisation de ce travail avec l’accompagné. Le référentiel est très « ouvert » et la préoccupation est de découvrir du « nouveau ». On appelle l’accompagné et l’accompagnateur des partenaires puisque leur travail relève de la co-construction. On l’associe souvent au rôle de « promoteur » puisque deux personnes se mettent en mouvement vers l’atteinte d’un objectif commun inédit.
Ces quatre situations d’accompagnement peuvent se présenter tout au long du parcours de l’étudiant. Elles permettent non seulement le développement d’une professionnalité chez l’accompagné, mais aussi différentes opportunités pour l’accompagnateur de poursuivre son développement professionnel.
Notice biographique
Martine De Grandpré est conseillère pédagogique et doctorante en éducation à l'Université du Québec en Outaouais (UQO).