Document
Vasseur, F. (2015). Dossier CAPRES – Des pistes pour accroître la réussite et la persévérance à l’enseignement supérieur. Québec: CAPRES. Récupéré de http://www.capres.ca/dossiers/des-pistes-pour-accroitre-la-reussite-et-…
Résumé
En 2015, Vasseur publiait, dans le cadre des dossiers du CAPRES, un document intitulé Des pistes pour accroître la réussite et la persévérance à l’enseignement supérieur. Beaucoup d’informations et de pistes de réflexion et d’action sont proposées dans ce dossier. Nous nous contentons ici d’en dresser les grandes lignes.
Dans le document de présentation, l’auteur expose la conception d’une formation réussie sur laquelle s’appuie le dossier, c’est-à-dire celle qui « combine réussite scolaire et réussite éducative; elle comporte trois grandes dimensions interagissant : l’investissement de l’étudiant dans son apprentissage; la croissance de l’étudiant durant sa formation; les résultats atteints par l’étudiant. » (Vasseur, 2015, p. 1). C’est cette définition qui a guidé les choix et la recherche quant aux facteurs clés de réussite. Voici une présentation des composantes du dossier :
1. Les ressources de l’étudiant qui favorisent sa persévérance et sa réussite
Vasseur propose huit caractéristiques de l’étudiant susceptibles de jouer un rôle dans la réussite et la persévérance aux études:
- la préparation à l’enseignement supérieur de l’étudiant, notamment les habiletés d’études qu’il a développées;
- la capacité des étudiants à modifier leurs savoirs déjà existants à la lumière de nouveaux apprentissages;
- la croyance de l’étudiant en la capacité qu’il a de se développer;
- les visées de l’étudiant, c’est-à-dire ses intentions de formation, ses buts d’apprentissage et ses objectifs de résultats;
- le sentiment d’efficacité scolaire de l’étudiant;
- les traits de personnalité de l’étudiant, comme une attitude consciencieuse, la ténacité et la maîtrise de soi;
- la compétence sociale et émotionnelle de l’étudiant;
- l’engagement de l’étudiant dans sa formation et dans les activités institutionnelles.
2. L’enseignement et l’apprentissage dans une optique de développement de l’étudiant et de réussite de la formation
De nombreuses conditions peuvent être mises en place pour favoriser la persévérance et la réussite des étudiants au supérieur. Cinq facteurs clés sont exposés dans le dossier : 1) La planification des cours axée sur l’apprentissage des étudiants. 2) Le recours à des moyens d’enseignement qui favorisent un apprentissage en profondeur. 3) Favoriser l’apprentissage collaboratif ou coopératif. 4) L’accompagnement de l’étudiant dans ses apprentissages par des interactions aidantes et des rétroactions appropriées. 5) L’enseignement de la métacognition.
3. L’apport du programme d’études à la réussite de la formation
Il s’agit ici des actions entreprises par l’établissement pour favoriser la persévérance et la réussite des étudiants dès leur première année d’études. Par exemple, l’identification des étudiants à risque d’éprouver des difficultés dans leur parcours scolaire, les activités visant l’insertion des nouveaux étudiants, les activités de préparation des étudiants à la réussite de leurs études postsecondaires, le mentorat des nouveaux étudiants, le suivi des étudiants en difficulté, etc.
Le programme d’études, à toutes les étapes du cheminement de l’étudiant, a un rôle à jouer dans sa réussite entre autres :
- en reconnaissant et en mobilisant les ressources de l’étudiant;
- en explicitant les résultats attendus de la formation et en y référant;
- en proposant une démarche cohérente et structurée qui vise l’atteinte des résultats attendus et du développement des étudiants;
- en créant des activités d’apprentissage en cohérence avec les assises du programme d’étude.
4. La réussite des formations à l’échelle des établissements
Les établissements, de par les politiques et règlements qu’ils proposent, entre autres choses, peuvent favoriser la réussite de leurs étudiants. Un engagement institutionnel en faveur de la réussite des étudiants, des objectifs de développement intégral des étudiants, des exigences élevées par rapport aux étudiants, la création de contextes (aménagements physiques, partenariats, etc.) qui enrichissent les apprentissages, un regard lucide sur ses programmes de formation, un plan de réussite réaliste et adapté et la mise en œuvre de ce plan de réussite, et, finalement, le soutien spécifique offert à certains groupes d’étudiants sont des raisons qui font que certains établissements contribuent davantage à la réussite et à la persévérance des étudiants qui évoluent en leurs murs.
5. Les clés d’une éducation supérieure réussie selon Hattie, Kuh et Tinto
Dans la cinquième section du dossier, Vasseur rappelle que, selon un rapport de la Commission nationale américaine sur l’obtention de diplômes postsecondaires paru en 2013, « les enseignants jouent un rôle central tant en matière de qualité de l’éducation que de réussite des études » (p. 61). Or, il semble qu’il soit complexe de soutenir les enseignants adéquatement dans le développement de leurs compétences professionnelles. Dans le dossier, une démarche en huit étapes à mener à terme dans chaque établissement et proposée par Hattie est présentée. En bref, il s’agit pour la direction et les enseignants d’un établissement de travailler ensemble dans le but de se doter d’une vision commune de la progression des étudiants, d’attentes communes quant au développement des étudiants ainsi que d’outils qui mettent en évidence les effets de l’enseignement dans chaque cours. Hattie propose également de nourrir le développement professionnel des enseignants par le biais de formations, entre autres, et d’en mesurer l’impact et d’utiliser comme exemples les enseignants qui font le plus progresser leurs étudiants.
Vasseur rapporte que Kuh et ses partenaires proposent d’exploiter les conclusions de l’évaluation d’un programme d’études et de ses composantes dans le but de favoriser un développement professionnel chez les enseignants véritablement efficaces du point de vue des apprentissages des étudiants. L’auteur du dossier y rapporte également les mises en garde liées à une telle pratique. Il est aussi question de Bates, qui s’est intéressée aux facteurs de succès des programmes de développement professionnel dans des collèges et universités où la réussite étudiante est élevée. La cinquième section du dossier se termine notamment sur des conditions de succès des programmes de développement professionnel des enseignants selon Tinto.
Le dossier CAPRES Des pistes pour accroître la réussite et la persévérance à l’enseignement supérieur est complémenté par des webinaires qui se sont déroulés en 2016. Ces webinaires ainsi que le dossier complet sont accessibles au www.capres.ca.
Notice biographique
Après plusieurs années d’enseignement, Céline Leblanc a entrepris une carrière de conseillère pédagogique en technologie éducative à l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR) où elle travaille depuis 2008. Dans le cadre de ses fonctions, elle s’intéresse particulièrement à la pédagogie en enseignement supérieur en présentiel. Entre autres, elle coordonne le programme de mentorat entre enseignants et les activités pédagogiques et technopédagogiques offertes à l’UQTR, elle collabore à la communauté de pratique en pédagogie universitaire ainsi qu’à la formation des nouveaux professeurs et des nouveaux chargés de cours de son établissement. Elle est membre du GRIIP depuis 2008 et elle participe aux Lectures choisies, au comité éditorial du Tableau, au comité des Webinaires du GRIIP et a contribué au développement des modules d’autoformation « Enseigner à l’université ».