Lorsqu'on évalue le travail d'un étudiant, on souhaite rendre compte de ses apprentissages véritables et identifier comment l'aider à aller plus loin. Pour ce faire, l'information produite doit évidemment venir de son cru ... et non de quelqu'un d'autre! Les connaissances liées à l'intégrité académique sont nombreuses. Chantal Roussel propose quelques pistes pour accompagner et sensibiliser les étudiants dès leur entrée à l'université.
Mise en situation
Élise est formatrice dans un programme de premier cycle en enseignement. C’est la première année où elle enseigne dans ce programme. Après quelques semaines d’enseignement, elle demande un premier travail à ses étudiants en soulignant oralement qu’ils doivent respecter les règles de citations des références dans leurs travaux. De plus, elle prend soin de leur indiquer les critères de correction du premier travail qui sont reliés à cet aspect. Lorsqu’elle reçoit les différents travaux, elle remarque des erreurs qui la surprennent. Certains ont inscrit une liste de livres à la fin du document, mais sans respecter les règles de présentation bibliographique. D’autres ont mélangé les références « auteurs, dates » avec les références en bas de page et certains n’ont tout simplement mis aucune référence, laissant croire que toutes les idées viennent de leur cru. Elle s’attendait à ce que ces façons de faire soient déjà connues et maîtrisées au niveau universitaire.
Selon ses critères de corrections, plusieurs de ses étudiants perdront donc de nombreux points en lien avec cette consigne. Soucieuse de leur permettre de mieux réussir lors du prochain travail, elle décide de remédier à la situation et d’outiller les étudiants afin qu’ils développent des connaissances sur les règles et les méthodes de citation.
Elle cherche des outils sur le Web et découvre qu’un site a été créé sur ce thème dans son établissement. Dès le cours suivant, elle engage une discussion ouverte avec les étudiants ayant pour objectifs de les sensibiliser à ce thème. À l’écoute de leur propos, elle remarque que plusieurs ont une méconnaissance des règles de base de citations.
Dans le cadre des cours suivants, elle explicite les règles à suivre et propose des outils qui permettent aux étudiants de mieux connaitre les diverses méthodes. Dès le deuxième travail, elle remarque une amélioration dans la qualité des travaux… du moins, en ce qui concerne les citations !
Pourquoi?
CINQ RAISONS DE SE PRÉOCCUPER DE LA FRAUDE ET DU PLAGIAT
- Pour évaluer les apprentissages véritables, le rendement réel des étudiants, et non un bricolage d’idées composites tirées du Web ou d’autres documentations facilement accessibles ;
- Pour préserver la valeur des titres et des diplômes décernés par les institutions d’enseignement et, ultimement, afin de protéger l’intégrité académique ;
- Pour préserver la propriété intellectuelle, puisque les productions de toutes sortes ont toutes un ou des auteurs ;
- Parce que l’accès facile à une diversité d’informations facilite diverses formes de plagiat ;
- La connaissance des règles et l’utilisation de bonnes méthodes de citation des sources font partie intégrante d’une formation universitaire de qualité. Elles doivent donc être maîtrisées par les étudiants.
Quoi?
UNE DÉFINITION POSSIBLE DU PLAGIAT
Il existe plusieurs définitions du plagiat. Voici celle proposée dans le document « Plagier c’est nul! » produit à l’intention des étudiants par le centre d’aide à la réussite de l’UQAR (2011) :
« Selon le règlement 6, du Régime des études avancées et de la recherche de l’UQAR (2006), on entend par plagiat «la reproduction d’idées, de données ou de résultats de recherche, publiés ou non, de quelqu’un d’autre sans lui en reconnaître de façon explicite la paternité intellectuelle». Relèvent également du plagiat, l’autoplagiat et le cyberplagiat.»
Ce que nous dit la recherche
LES PRINCIPALES CAUSES DU PLAGIAT
(Audet, 2011)
Références
Audet, L. (2011). Les pratiques et défis de l'évaluation en ligne. Document préparé pour le Réseau d'enseignement francophone à distance du Canada (FERAD; www.refad.ca): REFAD.
Collège de Maisonneuve. (2007). Intégrité intellectuelle, fraude et plagiat.
Conseil canadien sur l'apprentissage. (2010). Mensonge et tricherie : prendre en main la croissance de la malhonnêteté scolaire.
CREPUQ. (2011). Rapport du groupe de travail sur le plagiat électronique présenté au Sous-comité sur la pédagogie et les TIC de la CREPUQ.
Direction des études du Collège de Maisonneuve. (2007). Intégrité intellectuelle, fraude et plagiat. Montréal : Collège de Maisonneuve.
Groupe de travail sur le plagiat électronique. (2011). Les logiciels de détection de similitudes: une solution au plagiat électronique? Rapport présenté au Sous-comité sur la pédagogie et les TIC de la CRÉPUQ. Québec.
ICAI. (non daté). Fundamental Values Project.
Perreault, N. (2007). Le plagiat et autres types de triches scolaire à l'aide des TIC : une réalité des solutions. Publié dans Profweb.
UQAR. (2011). Plagier c’est nul! document produit par le CAR à l’intention des étudiants. Rimouski.
Pour en savoir plus
- Les vidéos créées par les bibliothécaires des établissements du réseau de l’Université du Québec qui expliquent en quelques minutes aux étudiants différentes notions liées à l’utilisation des sources :
- La paraphrase
- La note de bas de page
- Comment éviter le plagiat : les outils
- Qu'est-ce que le plagiat : le texte copié-collé
- La méthode de citation auteur-date
- Qu'est-ce que le plagiat? Les images
- Qu'est-ce que le plagiat? Le fait de notoriété publique
- Le site Éviter le Plagiat : des solutions pour tous qui présente des outils et des ressources sur le plagiat et le droit d’auteur.
- Plusieurs établissements du réseau de l’Université du Québec ont leur propre site pour informer les étudiants sur ce thème. Voici des exemples :
- Pour découvrir d’autres ressources sur ce thème, vous pouvez également consulter notre carte qui regroupe plusieurs ressources et qui est mise à jour régulièrement.
D'autres questions à explorer
- Comment mieux utiliser les ressources du Web en les mettant au service des travaux à réaliser par les étudiants dans le cadre de leurs cours, de leur formation?
- Comment intégrer la formation à l’intégrité académique en début de formation?
Notice biographique
Chantal Roussel est professeure à l'UQAR en éducation. Elle cumule plus de vingt ans d'expérience en enseignement, dont dix au niveau universitaire. Ses domaines principaux de recherche sont les suivants:
- Évaluation des apprentissages et des compétences
- Situations évaluatives : niveaux de complexité
- Approche par compétences
- Formation professionnelle (FP) au secondaire
Mentions de responsabilité
Cette capsule est une production de la Direction du soutien aux études et des bibliothèques (DSEB) en collaboration avec le Groupe d’intervention et d’innovation pédagogique (GRIIP)
Comité éditorial : François Guillemette, Céline Leblanc, Marie-Michèle Lemieux, Caroline Lessard et Lucie Charbonneau
Coordination : Lucie Charbonneau
Rédaction : Chantal Roussel et Lucie Charbonneau
Correction : Isabelle Brochu et Dominique Papin
Comment?
QUELQUES PISTES QUI CONTRIBUENT À DÉVELOPPER DE BONNES PRATIQUES CHEZ LES ÉTUDIANTS
Sensibiliser et former
Structurer les cours
Repérer
Finalement…
Certaines études tendent à démontrer que les étudiants formés et informés au sujet de la malhonnêteté scolaire sont moins enclins à tricher (Conseil canadien sur l'apprentissage, 2010). Il est donc important d’intervenir en ce sens.